Comment traduire un logiciel et bien s’y préparer

Vous voulez traduire votre logiciel pour étendre votre base clients et diffuser vos produits sur des marchés étrangers. Vous devez donc « localiser »* l’interface utilisateur de votre produit. Ce type de traduction est très spécifique. Elle exige en tout premier lieu une réflexion approfondie en amont, dès le développement, pour organiser au mieux la localisation de votre côté. C’est cette phase-là que nous allons évoquer ici : vous pourrez ainsi aborder la phase de la traduction proprement dite dans les meilleures conditions.

Tout d’abord, pour mieux comprendre ce défi, vous devez bien comprendre que cette expertise, la traduction de logiciels, est un exercice bien particulier. À la différence d’une classique traduction de document, qu’il soit commercial, juridique, financier ou encore technique, il n’y a pas (ou peu) de fil directeur au sein des chaînes d’un logiciel. Le traducteur d’interface homme-machine doit donc faire preuve d’une capacité inhabituelle d’imagination et de projection. Les traducteurs de logiciels aguerris l’acquièrent progressivement.

 

Premiers conseils pour préparer votre projet de traduction de logiciel :

  • Résistez au réflexe d’extraire en vrac les chaînes à traduire dans un fichier Excel. En effet, elles perdent leur contexte et les relations qui les relient les unes aux autres.
  • Surtout (c’est pire !), ne classez pas les chaînes par ordre alphabétique, détruisant ainsi leurs relations intrinsèques. Les chaînes propres à un écran doivent impérativement être traduites ensemble, afin que le traducteur les mette en résonnance.
  • Ne supprimez pas ce que vous estimez être des doublons. Vous pensez peut-être qu’il est inutile de payer pour traduire les différentes occurrences d’un mot ou groupe de mots. MAIS… un même terme peut se traduire différemment dans certaines langues selon le contexte ou son statut (menu, option de boîte de dialogue…).

Voici la bonne pratique. Isolez vos « fichiers ressources ». C’est ceux-là que vous devez remettre à votre partenaire de traduction. Il s’agit des fichiers classiques des SDK (dlg, string files, menus, xml…). Et voici pourquoi.

Les experts en localisation savent traiter en toute sécurité ce type de fichiers en neutralisant les informations qui ne sont pas à traduire (DNT, pseudo-variables, instructions de compilation conditionnelles, commentaires, codes de formatage…). Ils ne modifient que le texte des chaînes et plus globalement tous les éléments de langage de l’interface. Il n’y a donc aucun risque que la structure des fichiers soit endommagée. Ces fichiers ont l’avantage de contenir une foule d’informations connexes qui fournissent des informations importantes de contexte et favorisent donc une traduction pertinente.

Les traducteurs seront donc à même de reconstituer mentalement les différents écrans du logiciel et de proposer ainsi une traduction qui tienne bien la route.

 

Un exercice de traduction concise

Deuxièmement, même si aujourd’hui les interfaces s’adaptent automatiquement à la longueur des chaînes, on ne peut pas traduire un logiciel comme du texte standard. Une des premières qualités du traducteur de logiciel est la concision. Ceci est tout particulièrement important quand les langues cibles ont un taux de foisonnement positif (voir notre article sur le sujet). Il faut donc dès la conception du logiciel inciter les développeurs à rédiger des textes précis, et surtout à être rigoureux et cohérents dans l’emploi de leur terminologie.

Vous voici donc prêt à franchir une nouvelle étape : diffuser votre logiciel au-delà de vos frontières. Vous voulez donc vous assurer non seulement que ces supports seront correctement traduits, mais aussi que l’expérience utilisateur de vos futurs clients étrangers sera à la mesure de celle de vos clients français et francophones.

Ceci implique non seulement l’exactitude du message dans les langues cibles, mais aussi que la terminologie propre à l’interface homme-machine soit conforme aux standards internationaux (Windows, Apple ou Linux) pour ne pas dérouter l’utilisateur. S’ajoute à cela la terminologie propre à votre secteur d’activité. Par ailleurs, les explications apportées par l’aide en ligne ou la documentation associées à vos produits doivent être claires, didactiques et aisément compréhensibles. Nous insistons sur le fait que la cohérence terminologique est primordiale dans le cas de la traduction d’un logiciel, sous peine de déconcerter vos utilisateurs. Avec des conséquences économiques importantes comme le détournement des utilisateurs de votre produit ou l’engorgement de votre service de hotline. La cohérence terminologique recouvre non seulement la cohérence des termes au sein de votre interface, mais aussi celle entre cette interface et les options décrites dans l’assistance utilisateur. Cet aspect est la clé d’un logiciel qui fonctionnera bien dans une langue étrangère et l’équipe de traduction à qui vous confierez la localisation doit en faire une priorité.

 

Un projet qui ne s’improvise pas

Si vous souhaitez recueillir d’autres conseils, sachez que nous proposons régulièrement aux éditeurs de logiciel intéressés des webinars sur la manière de se préparer au mieux à la localisation. Si cette opportunité vous intéresse, merci de nous contacter pour que nous vous invitions à la prochaine session.

info@version-internationale.com

 

*Le terme « localiser » est un terme métier désignant la traduction dite aussi « informatique », c’est-à-dire la traduction de chaînes logicielles qui sont rassemblées dans des fichiers « ressources ». La localisation implique globalement plus que la traduction, car elle s’intéresse aussi aux paramètres de date, aux pseudo-variables, aux chaînes conditionnelles, aux formats de gestion spécifiques à la législation locale… ainsi qu’aux habitudes et aux tabous culturels.

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