Les idées reçues autour de la traduction

La traduction est aussi ancienne que la civilisation. Pendant des milliers d’années, elle a permis aux individus et aux peuples de se comprendre et donc de se rassembler. Toutefois, aujourd’hui encore, de fausses idées concernant cette profession subsistent :

Idée reçue n° 1 : Toute personne bilingue peut traduire

Réalité : cela revient à dire que toute personne dotée de 10 doigts sait jouer du piano.

La traduction, ce n’est pas juste « connaître la langue » dans laquelle un texte est écrit. Cela nécessite bien plus de compétences, à la fois générales et spécialisées, qui s’acquièrent au cours de nombreuses années d’expérience et qui s’accompagnent d’une connaissance technique spécialisée (terminologie et concepts) du domaine traduit. Sans oublier la connaissance de la culture, caractéristique inhérente des langues de travail du traducteur, de la population d’un pays, de ses coutumes et de son histoire.

Connaissances que le traducteur développera par le biais d’un apprentissage ciblé tout au long de sa carrière professionnelle. Enfin, dernier élément essentiel, la maîtrise de sa propre langue (maternelle), de sorte que le texte produit ne soit pas seulement clair mais aussi (surtout) fluide, à tel point que le lecteur ne se doute pas un seul instant qu’il s’agit d’une traduction.

Si tous ces éléments sont réunis, vous avez affaire à un traducteur professionnel.

Idée reçue n° 2 : Les ordinateurs peuvent désormais faire le travail des traducteurs

Réalité : la traduction automatique s’est beaucoup améliorée ces dernières années, mais elle n’est pas encore capable de remplacer les humains.

Dans certains cas, le résultat fourni par la traduction automatique peut être « plutôt pas mal », par exemple, lorsque vous voulez connaître rapidement la teneur d’un texte. Mais essayez d’utiliser la traduction automatique sans faire vérifier le résultat par un humain, vous risqueriez d’obtenir un texte plutôt comique ou alors très loin d’être professionnel.

Les ordinateurs maîtrisent bien les concepts simples, mais sont totalement démunis lorsque le sens d’un texte dépend du contexte. Le contexte appartient au monde réel, et seul un humain est en mesure de comprendre et d’interpréter les nuances et les subtilités (autrement dit, de lire entre les lignes).

Paradoxalement, une traduction automatique de meilleure qualité pourrait en réalité augmenter le besoin de faire appel à des traducteurs humains. En effet, ses limites apparaissent de plus en plus clairement et les particuliers (ainsi que les entreprises) se rendent compte de la nécessité de faire vérifier le résultat par un humain afin de garantir, et de prendre la responsabilité, d’une traduction sans erreurs et adaptée au contexte.

Ainsi, à l’instar de nombreux domaines où l’automatisation est de plus en plus présente, il n’est pas question d’opposer l’homme et la machine, mais plutôt d’envisager la technologie comme une alliée pour améliorer l’efficacité. De nos jours, la traduction automatique est généralement considérée comme une corde en plus à l’arc du traducteur professionnel pour l’aider à fournir un travail de qualité.

Idée reçue n° 3 : Traduire, c’est seulement « remplacer un mot par un autre »

Réalité : si c’était aussi simple que ça, n’importe qui pourrait traduire n’importe quoi à l’aide d’un dictionnaire. La traduction de textes littéraires, de contrats juridiques ou encore de slogans marketing dans une langue étrangère serait un jeu d’enfant.

Mais prenons par exemple l’expression « Tu es comme un coq en pâte ! » ou encore « Je suis tombé des nues ! ». Une personne étrangère à la langue de Molière pourrait être surprise d’être comparée à un coq et ne saurait de quelle pâte il est question, ou resterait perplexe quant à la chute de son interlocuteur. Non, remplacer les mots d’une phrase par leur équivalent littéral dans une langue étrangère ne fonctionne pas. 

Oui, le traducteur doit d’abord comprendre le message transmis par le texte d’origine afin de trouver le meilleur équivalent dans la langue cible.

Sans parler des recherches fastidieuses, de la réflexion et de l’autocorrection nécessaires à chaque traduction. Une excellente traduction ne laissera jamais apparaître tout le processus qui mène au texte final.

Idée reçue n° 4 : Un traducteur peut traduire pour n’importe quel domaine

Réalité : pour garantir un résultat qualitatif, le traducteur professionnel doit idéalement se spécialiser dans un ou deux domaines (médecine, juridique, ingénierie, etc.).

La rédaction d’un texte juridique ou financier dans une langue nécessite une grande expertise ; expertise d’autant plus nécessaire pour la traduction de ce type de texte.

Prenons un exemple : en cas de fuite chez vous, vous feriez appel à un plombier, et non à un électricien. De la même façon, si votre texte appartient à un domaine spécialisé, vous devez rechercher un traducteur disposant des compétences adéquates.

Idée reçue n° 5 : Traduction, interprétariat, c’est la même chose, non ?

Réalité : le traducteur travaille sur des textes écrits, alors que l’interprète travaille à l’oral.

L’interprète, souvent vu en marge de conférences et d’événements majeurs, est probablement plus connu. Toutefois, les deux activités requièrent des compétences différentes. Il s’agit bien là de deux métiers distincts (même si certains proposent les deux services).

Idée reçue n° 6 : La traduction, ça coûte cher

Réalité : essayer de réaliser des économies peut en fait produire le résultat inverse

Un bon traducteur est un professionnel compétent avec des qualifications et une expérience adéquates. Lorsque vous payez pour une traduction, vous payez cette expertise. Les tarifs reflètent le temps et l’argent que le traducteur a lui-même investi pour développer ses compétences, les consolider et livrer un produit de qualité, prêt à être utilisé.

Lorsque vous êtes malade, vous voulez être examiné par un médecin qualifié car votre santé est en jeu. De la même façon, si vous décidez de faire traduire votre site Web ou de vendre vos produits à l’international, n’hésitez pas à faire appel à un traducteur qualifié, même si cela vous revient un peu plus cher. Ce sont votre réputation et votre entreprise qui sont en jeu.

Traduction Version internationale. Texte original  « Debunking translation » publié dans le cadre de la campagne #DiscoverTranslation menée par l’Union Européenne pendant tout le mois de septembre 2020 afin de sensibiliser le grand public à l’industrie de la traduction

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