WANTED : Post-éditeur

Il fait partie des « nouveaux métiers »

Régulièrement fleurissent dans la presse des articles qui décrivent les 10, 20, 60 « nouveaux métiers » qui vont venir changer durablement le monde du travail. LinkedIn, dans son dernier palmarès, repris par Le Figaro dans un article intitulé Dix « nouveaux » métiers qui bouleversent le monde du travail, dresse la liste de ces nouveaux métiers, mettant dans le même sac les occupations créées par effet de mode (professeur de zumba par exemple) ainsi que toutes les nouvelles professions issues de la transformation de la société et des avancées technologiques (spécialistes du « cloud », du marketing numérique ou du big data). En tant que professionnels de la traduction, nous souhaiterions ajouter un métier à cette liste, un métier qui n’est pas issu d’un effet de mode (et qui tendrait donc à s’essouffler), mais plutôt un métier résultant de l’avancée des technologies et de la transformation de l’économie et du marché : le post-éditeur.

Car ce que nous observons tous les jours tient en un slogan qui n’est finalement pas si révolutionnaire que cela : « Le T.E.P.* est mort, vive la post-édition ! »

Vous avez dit « post-édition » ?

La post-édition est le fruit de deux évolutions. Tout d’abord, après des décennies d’essais décevants, les concepteurs de logiciels de traduction automatique ont réussi, depuis quelques années déjà, à mettre sur le marché des moteurs suffisamment performants pour être utilisés comme aide à la traduction. Ensuite, la pression du marché se faisant de plus en plus sentir, surtout en période de crise, les entreprises cherchent à mieux communiquer et à trouver ailleurs la croissance qui leur manque. Il faut noter également que « l’ère numérique » qui s’installe est une ère bavarde : de plus en plus de contenus sont disponibles et de plus en plus d’acteurs en produisent. La communication multilingue n’est plus réservée aux seules multinationales : les entreprises de toutes tailles en ont besoin, de la petite chocolaterie locale qui souhaite s’adresser à ses clients étrangers à la grosse PME industrielle qui essaie stratégiquement de communiquer en direct avec sa clientèle pour mieux s’affranchir des intermédiaires.

Toutefois, aussi « bons » qu’ils soient, ces logiciels ne peuvent pas encore s’affranchir totalement (et heureusement ! smile ) d’une interaction humaine, quelle qu’elle soit, technique ou rédactionnelle. Le texte traduit par la machine doit impérativement être relu et corrigé par un œil humain, même partiellement.

Est-ce que ça marche vraiment ?

C’est souvent la première question des traducteurs sur ce sujet. Nombreux sont ceux qui restent en effet sceptiques et inquiets, comme si la fin d’un monde ou l’apocalypse professionnelle approchait. Et si l’étape suivante était tout aussi riche et intéressante ? Il y a 15 ans, lorsque les premiers logiciels d’aide à la traduction sont arrivés sur le marché, nous avons vécu les mêmes réticences. Qui, aujourd’hui, songerait à remettre en cause la plus-value et le confort offerts par un logiciel de TAO, ne serait-ce qu’en matière de cohérence terminologique ?

Post-éditeur et traducteur

Quelle différence entre les deux ? Un bon post-éditeur est d’abord un bon traducteur : il possède une bonne connaissance de la langue source et connaît parfaitement la langue cible ainsi que les règles élémentaires qui la régissent. Mais un bon post-éditeur a l’œil vif : il ne part pas de rien et doit pouvoir déterminer très rapidement si la phrase donnée par le moteur de traduction est utilisable ou non. Si oui, il passe à la suivante, après avoir apporté les quelques modifications qui s’imposent (orthographe, ponctuation, omission…). Si non, il retraduit directement et différemment toute la phrase. Il effectue ensuite une dernière relecture globale… et voilà notre traducteur devenu post-éditeur.

La plus grosse difficulté réside, pour nous, dans le frein psychologique concernant cette nouvelle méthodologie. Crispations, agacements, remises en question : il faut aborder la post-édition de manière positive dès le début (voire ludique après tout, car c’est une sorte de grand jeu contre l’ordinateur !).

Et vous, qu’en pensez-vous ? Plutôt pro ou anti post-édition ?

 

T.E.P * : littéralement « Translation, Edition, Proofreading », méthodologie traditionnelle de la traduction qui implique qu’un premier traducteur réalise la traduction du texte dans sa langue maternelle, qu’un deuxième traducteur effectue une correction de cette traduction en comparant le texte d’origine et le texte traduit et enfin qu’une troisième personne réalise une dernière relecture.

 

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