À quoi sert la ponctuation ? Faisons le point !

Comparez les deux injonctions suivantes : « C’est l’heure de manger, les enfants ! » et « C’est l’heure de manger les enfants ! ». À première vue, elles semblent identiques, pas vrai ? Pourtant, à y regarder de plus près, une simple virgule suffit à renverser totalement le sens de la phrase.
Souvent utilisé pour illustrer l’importance de la ponctuation, ce célèbre exemple montre parfaitement combien ces petits signes graphiques sont tout aussi essentiels à la construction d’une phrase que les mots qui la composent.

 

La ponctuation, vecteur de compréhension

La ponctuation sert avant tout à structurer le texte afin de traduire au plus juste le message de l’auteur. L’objectif ? Faciliter la compréhension. En cela, le rôle de la ponctuation peut être divisé en deux catégories :

  • Fonction grammaticale : la ponctuation participe à la construction syntaxique et sémantique de la phrase. Elle précise le rôle de chacun des éléments qui la constituent et les rapports logiques qui existent entre eux. Prenons un exemple concret afin d’y voir plus clair :

Les petites filles, qui portent un chapeau de paille, jouent dans le parc. (= Les petites filles portent toutes un chapeau de paille et jouent toutes dans le parc)
Les petites filles qui portent un chapeau de paille jouent dans le parc. (= Seules les petites filles qui portent un chapeau de paille jouent dans le parc)

  • Fonction expressive : la ponctuation vise à retranscrire les émotions de l’auteur afin de donner du relief au message. Si un point d’interrogation est généralement signe de doute (« Vous rentrez demain ? »), un point d’exclamation peut quant à lui traduire divers sentiments, tels que l’enthousiasme, l’étonnement ou encore la colère (« Vous rentrez demain ! »).

 

Analyse comparative de la ponctuation en anglais et en français

Si l’anglais et le français ont bon nombre de signes de ponctuation en commun, il existe toutefois des distinctions dans leur usage. En voici quelques exemples :

  • Les tirets : beaucoup plus fréquents en anglais, les tirets ont tendance à être remplacés par d’autres signes de ponctuation en français. Citons notamment les deux-points (lorsque le tiret précède une explication), les points de suspension (lorsque le tiret indique une phrase laissée en suspens) ou encore les parenthèses (lorsque les tirets encadrent une incise).
  • Les guillemets : outre le fait que le français emploie des guillemets chevrons (« ») et l’anglais des guillemets doubles (“ ”), leur usage varie également selon la langue, notamment dans les dialogues. Ainsi, contrairement au français, les incises ne sont pas incluses dans les guillemets en anglais :

“My son,” said Mark, “is a great musician.”
« Mon fils, déclara Mark, est un excellent musicien. »

  • Les virgules : l’anglais a plus souvent tendance à séparer deux adjectifs par une virgule. « Cette journée fut longue et difficile » devient ainsi « It’s been a long, hard day ».

Citons également l’utilisation bien plus répandue en anglais, quoique souvent débattue, de l’oxford comma, à savoir la virgule placée avant la dernière conjonction d’une énumération (« We ate cake, ice cream, and chocolate »).
Autre différence, cette fois-ci dans l’écriture des chiffres : l’anglais a recours à une virgule pour séparer les milliers (30,000), tandis que le français ajoute simplement une espace insécable (30 000). En revanche, la virgule décimale utilisée en français (12 350,30) est remplacée par un point en anglais (12,350.30). Un détail loin d’être anodin, n’est-ce pas ?
Pour finir, précisons qu’à la différence de l’anglais, le français ajoute une espace insécable avant tous les signes de ponctuation doubles, à savoir le point d’interrogation, le point d’exclamation, le point-virgule et les deux-points. « Where are you going? » devient ainsi « Où allez-vous ? » en français. Le but ? Éviter que le signe de ponctuation ne soit séparé du reste de la phrase et rejeté au début de la ligne suivante.
Petite subtilité, cette règle s’applique uniquement au français de France : nos amis belges, canadiens ou encore suisses francophones disposent quant à eux de leurs propres conventions typographiques. Mais c’est encore une autre histoire…

 

De l’importance d’une ponctuation soignée en traduction

Comme nous avons pu le constater à plusieurs reprises dans cet article, la ponctuation peut complètement renverser le sens d’une phrase. Reprenons les exemples mentionnés en introduction : « C’est l’heure de manger, les enfants ! » et « C’est l’heure de manger les enfants ! ». Ici, la virgule constitue le seul indice permettant de faire la distinction entre un parent soucieux de bien nourrir sa progéniture et un ogre dévoreur d’enfants ! Preuve en est qu’une erreur de ponctuation peut s’avérer désastreuse, notamment en traduction.
De fait, l’utilisation d’une ponctuation inadéquate peut être source d’ambiguïté et entraîner des erreurs d’interprétation susceptibles de nuire à votre image de marque auprès des lecteurs.
Pour éviter de tomber dans un tel écueil, il est donc indispensable d’utiliser correctement la ponctuation dans vos écrits afin de véhiculer clairement votre message dans toutes les langues dans lesquelles ils seront traduits. Comment procéder ? Après avoir pris le temps de bien relire vos contenus, faites-les traduire par des professionnels de la traduction expérimentés, parfaitement conscients de l’importance de ces petits signes graphiques trop souvent négligés.

 

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