Les multiples enjeux de l’interculturalité

Les interactions avec d’autres cultures que la nôtre sont de plus en plus fréquentes : échanges commerciaux, diplomatiques, culturels, sociaux ou touristiques. La mondialisation nous interroge de fait sur la notion d’interculturalité, sur notre capacité à vivre ensemble et à accepter nos différences.

Dans le respect des identités de chacun, les interactions entre cultures permettent de prendre en compte les différences tout en favorisant la recherche de normes communes. Contrairement au multiculturalisme qui fait cohabiter des cultures dans un même lieu, l’interaction entre les groupes facilite ici les rencontres interculturelles et l’acceptation d’autrui.

Les difficultés de l’interculturalité

Dans un environnement interculturel, le choc des cultures (barrière de la langue, traditions, etc.) peut conduire à des situations tendues. Cela relève la plupart du temps de l’état d’esprit avec lequel on aborde l’autre, dans sa différence.

La tendance à faire de son propre groupe le modèle de référence peut donner lieu à des préjugés. De la même manière, enfermer des individus ou des groupes dans des catégories en forçant les stéréotypes vient justifier la normalisation du rejet de tel ou tel groupe.

L’interculturalité en entreprise 

Le monde de l’entreprise n’échappe pas aux risques de tensions lorsque différentes cultures se côtoient. Cet enjeu est d’autant important que la société se développe à l’international. Il est nécessaire de l’envisager le plus en amont possible. Car, si l’interculturalité permet d’adopter un mode de fonctionnement qui fait de la diversité un avantage, elle peut aussi donner lieu à des incompréhensions.

C’est à ce titre que le management interculturel s’emploie à gérer la diversité en améliorant la cohésion au sein des équipes. Il favorise la communication et les échanges entre les personnes de cultures différentes sur un territoire donné, mais aussi de manière transverse lorsque l’entreprise est implantée dans plusieurs pays. Rythmes de travail, comportements ou valeurs qui divergent entre collaborateurs d’un même projet peuvent être mal interprétés et engendrer des tensions. Améliorer la politique d’intégration des salariés, faciliter la communication et le lien social en luttant contre les stéréotypes sont autant de leviers sur lesquels travailler.

Susciter l’intérêt d’une cible dans une autre culture

Outre la connaissance des normes sociales et des protocoles d’affaires lorsque l’on s’apprête à communiquer avec des clients étrangers pour la première fois, il faut que vous sachiez en amont les intéresser à votre produit ou service.

Pour cela, vous devez analyser dans le détail à qui vous pensez vous adresser, comprendre son environnement culturel, ses usages et ses attentes. Ne pensez pas pouvoir « copier-coller » votre stratégie marketing locale à un autre pays car vous devez impérativement l’adapter. Ne pas adopter cette démarche vous exposerait à des incompréhensions voire à des effets contre-productifs.

Vous pouvez examiner les différences et les similitudes entre votre propre culture et la culture cible pour comprendre comment adapter vos messages et votre positionnement sur votre nouveau marché. Il peut parfois être pertinent de repartir de zéro pour localiser votre stratégie de A à Z. Nous avons détaillé ce sujet dans cet article.

Interculturalité et langues

La culture et la langue sont indissociables, elles se façonnent l’une l’autre. Lorsque l’on fait le choix d’un mot en particulier, d’une phrase ou d’un message, on fait un choix culturel. Sa compréhension comme sa perception relèvent d’une forme de décodage. À cela s’ajoute le langage corporel lorsque l’on est en présence de son interlocuteur. Dans les deux cas, nos filtres culturels jouent un rôle important, il n’est pas possible de percevoir un message sans le voir à travers son propre prisme.

La traduction est partie prenante de ce décodage. Le linguiste qui traduit vers sa propre langue doit restituer fidèlement le propos. Il doit néanmoins pouvoir saisir les nuances qui faciliteraient la compréhension du message au regard de sa propre culture. Car le choix des mots est là aussi fondamentalement culturel. C’est aussi pour cela que l’on insiste bien sur la nécessité de toujours faire traduire un contenu par un traducteur natif. Dans la mesure du possible, il est aussi souhaitable qu’il réside dans son propre pays, en contact quotidien avec son environnement culturel.

Lorsque l’on rencontre ses clients à l’étranger…

Se tenir au courant des usages du pays dans lequel vous comptez vous rendre en voyage d’affaires ou de celui dont arrive votre client est essentiel. Dans un cas comme dans l’autre, votre communication verbale et non verbale va devoir être la meilleure possible. Vous éviterez notamment tout comportement ou propos qui pourraient être considérés comme un affront par votre interlocuteur. Cette posture peut être difficile à tenir d’autant que l’on réagit dans l’échange par des « réflexes ». Même si cela peut vous sembler dommage, la spontanéité ne sera pas forcément de mise !

Il est probable que vos échanges se fassent en anglais et que du coup, ni l’un ni l’autre ne s’exprime dans sa langue maternelle. Pensez bien que le manque de maîtrise de la langue de conversation peut induire des incompréhensions. Soyez vigilant.

Si vous pouvez vous faire accompagner par un interprète, celui-ci pourra vous aider à restituer précisément le propos et à clarifier des points restés flous pour vous. Il est aussi là pour ça !

Quelques règles pour vous assurer une communication optimale

  • Réfléchissez bien à ce que vous voulez dire en amont de toute communication
  • Dans la mesure du possible, pensez à simplifier tout concept complexe, n’hésitez pas à avoir recours à des images ou graphiques
  • Assurez-vous que votre interlocuteur a compris votre message et confirmez-lui que vous avez bien compris le sien
  • Demandez ou apportez toujours des précisions si vous avez la moindre impression de flou afin de vous assurer d’une bonne compréhension mutuelle.
  • Évitez tout élément de jargon ou métaphore qui pourraient prêter à confusion.
  • Faites preuve d’une écoute active, remarquez les changements de ton ou les signaux non verbaux qui pourraient traduire une réaction à un de vos propos
  • Faites attention aux pauses ou aux silences. Ils peuvent avoir des significations différentes selon les cultures. De la même façon, couper la parole peut être interprété comme un intérêt sincère porté à la discussion ou une grossièreté.

Renseignez-vous sur les normes sociales et les protocoles d’affaires :

  • La ponctualité
  • Les tenues et l’apparence
  • Les salutations (accueil et au revoir)
  • L’usage de la carte de visite
  • Les protocoles de réunion
  • La présentation de cadeaux
  • L’usage de l’humour
  • La Liberté d’expression (et autres libertés)
  • Les rôles traditionnellement impartis aux hommes et aux femmes
  • Les pratiques religieuses
  • Autres aspects spécifiques autour de la communication non verbale

Interculturalité : la faculté d’adaptation est une qualité de premier ordre

C’est un fait, certaines personnes sont meilleures que d’autres pour faire face aux conditions de vie et de travail dans une autre culture. Elles absorbent plus facilement le choc culturel et trouvent d’ailleurs souvent l’expérience enrichissante. Elles ont un don pour adapter leur comportement aux différences de la nouvelle culture. La plupart du temps, on remarque chez elles les qualités suivantes :

Humilité, respect et curiosité

Elles restent modestes vis-à-vis des solutions apportées aux problèmes par leur propre culture et font preuve de respect et de considération à l’égard des pratiques locales. Elles sont humbles quant à leur connaissance du contexte local et donc disposées à apprendre.

Elles ont ainsi tendance à approfondir leur connaissance du pays d’accueil (son histoire sa géographie, ses coutumes et son environnement socio-politique et économique). Elles tentent d’ailleurs souvent d’apprendre la langue du pays.

Communication interculturelle

Établissant de bonnes relations, tant sur le plan personnel que professionnel, elles peuvent faciliter le travail en commun de personnes de cultures diverses. Elles parviennent en fait à communiquer leurs pensées d’une manière qui est comprise et adaptée à une culture précise. Et c’est là, un atout majeur ! Leur capacité d’empathie leur permet de s’identifier à la perception du monde qu’ont les autres cultures.

Travailler dans une culture étrangère réclame des compétences et un état d’esprit particulier. Les rencontres ponctuelles dans le milieu des affaires ne demandent pas forcément de telles dispositions mais sachez qu’elles augmentent nos chances de succès, tant sur le plan professionnel que personnel.

En conclusion

En conclusion, on pourrait dire qu’il y a deux approches à la rencontre d’autres cultures. Il y a l’approche plus anecdotique des « recettes » ou de savoir-être pour s’adapter à son interlocuteur en se disant, par exemple :

  • Qu’il est important de revêtir un costume formel pour aller au cinéma, comme au Portugal ;
  • Qu’en Norvège, il était courant, jusqu’à peu, de voir des individus attendre dans la rue ou dans une voiture, tout simplement car arriver en avance ou en retard est inacceptable ;
  • Qu’au Japon, on pourra manger sur des tables de hauteurs différentes en rapport avec le statut des convives ;
  • Qu’en Roumanie, il est habituel pour la personne la moins âgée de dire bonjour en premier, et qu’elle ne prendra jamais l’initiative de serrer la main d’un aîné…
  • Etc.

Ces exemples sont les éléments d’un savoir-être ou de la maîtrise de « bonnes manières » qui aident à aborder une première rencontre. Mais une culture ne se résume pas la combinaison figée de valeurs et de comportements.

Et si l’on peut décoder des valeurs et des comportements et en faire des schémas et des tableaux pour bien préparer une rencontre, l’autre approche consiste à analyser le contexte de la situation, la capacité ou non de l’individu à s’adapter. Car même si la culture influence fortement l’individu, il n’en demeure pas moins que nos interlocuteurs restent des individus soumis à une histoire personnelle, un contexte et une situation spécifique. Les généralités culturelles restent précieuses mais elles ne font pas tout !

Si j’aborde une personne d’une culture donnée, en m’interrogeant sur son environnement et son histoire, que je lui donne un rôle actif dans ma réflexion, cela montrera mon ouverture face à nos différences aux sens large. Cela nous permettra d’avancer dans la rencontre. Se dire que des différences existent dans nos référentiels permettra de rester vigilant et d’aborder sereinement tout comportement inattendu ou surprenant, sans jugement. Se contenter de lister des différences peut finalement être assez clivant et au bout du compte, être contre-productif.

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