Traduction automatique : aurons-nous toujours besoin de traducteurs ?

Nous avons récemment écrit un article pour expliquer que la traduction était aujourd’hui un univers très technologique. Est-ce à dire pour autant que l’humain va disparaître du secteur ? Rien de moins sûr.

Dans la « fabrication de la traduction », deux métiers se complètent. D’une part, des professionnels centrés sur l’opérationnel et le relationnel : chef de projet ou chargé de compte. D’autre part, des professionnels de la langue, spécialistes de l’expression dans leur langue maternelle : traducteurs, éditeurs, valideurs, terminologues.

Pour chacun de ces métiers, des logiciels ont été développés pour optimiser la production de contenu. Le plus évident pour les non-initiés est bien sûr Google Traduction. Il y a quelques années, les résultats obtenus laissaient dubitatifs. Ce n’est plus le cas aujourd’hui ! Avec l’apport de l’Intelligence Artificielle les entreprises de traduction disposent de logiciels performants. Rappelons que la traduction fut un terrain d’expérimentation de choix pour l’IA du fait de la complexité des langues et de la multiplicité des combinaisons possibles.

Aujourd’hui, pour la traduction de contenus spécifiques, de nombreux logiciels professionnels de « traduction automatique » permettent d’obtenir « un premier jet » d’assez bonne qualité. D’autres outils sont venus s’ajouter à la panoplie tels que des logiciels de vérification (Assurance Qualité), d’automatisation des flux…

 

Traduction automatique et subtilités linguistiques

Quel est le plus grand handicap du traducteur ? Tous vous le diront : le manque de contexte. Le contexte est essentiel, avec toutes les implications qu’il peut avoir sur les traductions. Est-il décelable par la machine ?

Quand on en vient aux nuances (allusions, jeux de mots, métaphores filées…), il est certain que la machine ne fait pas le poids… Quid par exemple des expressions trompeuses qui véhiculent un message subliminal ou subjectif dans la langue cible ? Les mots sont certes justes, mais le contexte est inadapté et leur impact peut être catastrophique.

L’aspect culturel est un élément primordial de la traduction. C’est pour cela que toute bonne traduction requiert des traducteurs natifs, qui traduisent dans leur langue maternelle et vivent dans le contexte (culturel, économique, social…) de leur pays.
Sans oublier qu’au sein d’une « même » langue, des aspects culturels relatifs à des pays différents parlant cette langue peuvent avoir leur importance, voire changer complètement les traductions.

 

Dans la foulée d’une traduction automatique, un traducteur est nécessaire pour unifier et harmoniser le texte

Quel que soit le niveau lexical ou stylistique, la machine ne prend pas ou pas suffisamment en compte cette facette.

Le traducteur sera toujours indispensable pour appréhender les émotions, le ton, le style, et pour les transmettre avec exactitude et créativité dans la langue cible. Le « rendu » est essentiel.

Ainsi, les « Notes de traducteur » (qu’elles soient publiées en annexe du contenu ou bien simplement adressées au client pour mise en garde) sont la plus-value des traducteurs. Elles concernent ce qui n’est pas dit dans le texte, mais qui doit être rajouté pour une bonne compréhension.
En cela, le traducteur peut en quelque sorte être un « lanceur d’alerte », il peut détecter les « fake news », c’est-à-dire vérifier que le texte va bien atteindre la cible visée par le client, et que celui-ci ne va pas se retourner contre lui.

D’ailleurs, pour certains contenus, l’exercice n’est plus forcément de la traduction, mais de la transposition. Il faut trouver l’équivalent qui parlera, résonnera auprès des lecteurs cible aussi bien que le texte source.

Mais quel type de traduction et de traducteur pourront rentrer en compétition avec la machine ? Ce seront des experts de leur langue et de leurs domaines de spécialisation. Car peut-on se permettre l’inexactitude ou l’approximation s’il s’agit d’un texte important ? Il en va des enjeux liés à la portée du texte comme de la crédibilité de l’émetteur.

Enfin, dernier aspect, qu’en est-il des responsabilités juridiques ? Si le texte est ambigu ou erroné, donc mal traduit par la machine, qui est responsable en cas de dommages ?

 

Chefs de projet et chargés de compte pour l’orchestration

La mission de ces acteurs incontournables de la traduction est à la fois relationnelle et opérationnelle.

Après avoir interagi avec le client afin de bien comprendre les tenants et aboutissants de la demande, ce sont eux qui sont chargés de mettre en « musique » la traduction, et ce, pour obtenir la meilleure qualité, dans les délais prévus et en respectant le budget assigné.

Il existe aujourd’hui beaucoup de logiciels pour assister les chefs de projets : logiciels de contrôle, de gestion des ressources, de vérification, etc. Il existe même des logiciels qui automatisent presque complétement les flux de traduction.

Rappelons que les logiciels ne font que répliquer la pratique des traducteurs et des chefs de projet. Ceux-ci éclairent le chemin de la machine. Leur travail de vérification et de reporting détecte ses nouveaux champs d’amélioration. On est là dans l’amélioration incrémentale. C’est pourquoi, si les traducteurs disparaissent, cela asséchera la machine, car la machine a un besoin crucial de retour d’expérience. C’est la base de l’intelligence artificielle.

Une grande partie du travail réside dans l’anticipation, la gestion des risques, l’étude de solutions alternatives, l’optimisation, avec parfois des scénarios très complexes. Voilà qui est encore difficile à demander aux machines.

Enfin, le rôle de communicant est crucial pour comprendre les clients, leur métier et les enjeux et pour pouvoir répondre précisément à leurs problématiques spécifiques. La relation avec les fournisseurs repose aussi sur des interactions privilégiées. L’Homme reste heureusement maître de la qualité de ces liens.

Pour résumer, de la même façon que l’aspect technologique de la traduction reste assez méconnu du grand public, le rôle prépondérant de l’humain et des chaînes organisationnelles induites l’est également.

Homme et machine font bon ménage. Cette alliance ne fonctionne toutefois qu’avec une parfaite maîtrise de l’homme sur la machine. Les qualités humaines inhérentes resteront toujours au centre d’un projet de traduction réussi !

Chez Version internationale, nous plaçons toujours la dimension humaine au cœur de nos processus, tout en restant utilisateurs des technologies les plus innovantes.

 

Sur ce sujet, voir aussi :

La traduction automatique : solution miracle ou fausse bonne idée ?

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